Quand la romance devient synonyme de girl power…

Eh les filles ! Aujourd’hui, c’est notre journée !
Journée internationale de la femme oblige…
Je sais : vous allez me dire qu’un jour dans l’année, c’est bien peu, même s’il s’agit déjà d’une première prise de conscience.
Mais laissez-moi plutôt vous raconter une anecdote…
Lors du dernier Salon du Livre de Paris, mon éditeur Harlequin avait loué un second stand sur lequel il présentait une passionnante exposition illustrant ses 40 ans de succès. Et ce qui avait frappé tous les visiteurs, c’était l’évolution incroyable du genre Romance : aujourd’hui, les couvertures aux couleurs pastel ou bien sur fond de soleil couchant sont passées de mode ; l’image du mâle qui renverse sa bien-aimée dans un baiser fougueux est devenue ringarde ; les femmes osent enfin parler de leurs désirs et de leurs fantasmes, et surtout elles ne sacrifient plus leur vie et leur carrière pour suivre leur amour. Intéressant non ?
Si vous souhaitez revoir l’interview que j’avais accordée aux Reporters du Net à cette occasion, en compagnie de ma consœur et amie Julie Huleux, cliquez ici.

J’assume : j’écris de la Sexy Romance engagée
Personnellement, c’est cette vision libérée de la femme que je développe dans mes romans.
Je pense que le fil directeur qui relie mes différentes héroïnes (que ça soit les personnages principaux comme leurs amies, au demeurant), c’est cette rage de réussir leur destin de femme avant tout.

Mina, une héroïne en béton armé
L’héroïne de la trilogie Mad About You n’est pas un personnage facile : étudiante brillante contrainte de se prostituer pour payer ses études, elle n’inspire pas forcément la sympathie d’emblée. Certains m’ont reproché d’avoir écrit son histoire, au motif qu’une prostituée ne saurait être une féministe… Quelle bêtise ! Sans entrer dans un débat que j’ai pourtant soulevé dans le corps du récit (à coup de théories empruntées à d’illustres philosophes telles que Judith Butler et Elisabeth Badinter), la prostitution des étudiants est un phénomène de société qu’on ne saurait occulter. Or mon approche de la Romance, c’est avant tout d’écrire sur des sujets de société. En France, un étudiant sur soixante se prostitue. Ce sont des chiffres qui parlent d’eux-mêmes et qui m’ont frappée. Dans ce contexte, Mina va se battre avec tous les moyens dont elle dispose, et en premier lieu son intelligence et son intégrité de cœur. C’est ce qui lui permettra de ne pas sombrer et de sortir victorieuse de son combat. Comme beaucoup de femmes d’aujourd’hui, elle aimera non pas un mais deux hommes. Cela aussi, on me l’a beaucoup reproché… Mais j’assume ! J’ai beau regarder autour de moi, des femmes qui vivent avec leur premier amour rencontré à l’âge de quinze ans, je n’en connais qu’une seule… Je considère donc qu’elle n’est pas représentative, n’en déplaise à mes détracteurs. Mina aimera deux hommes, d’un amour profond et véritable, et je gage qu’en lisant son histoire, vous aussi – comme des milliers de lecteurs – vous aurez un faible pour Louis ou bien au contraire pour Mark. Mais cet amour ne la fera pas dévier de son but : trouver un travail qui lui permette de sortir de la prostitution et de vivre une existence sereine et épanouie.

Phoebe, une « attachiante » qui s’assume
L’héroïne de Tell Me You Love Me est beaucoup plus consensuelle que Mina. Et même si elle est d’origine grecque, comme elle, sa vie n’a pas été aussi tumultueuse. Pour autant, elle me plait car elle sait ce qu’elle veut et place ses principes au-dessus de ses sentiments. Et croyez-moi, il faut une sacrée force de caractère pour faire cela !
Lorsqu’elle pense que Jason refuse d’embaucher une personne de couleur par lâcheté (je rappelle que l’action se déroule au Mississippi, l’un des États américains les plus racistes du pays), elle met une croix sur son amour pour lui et part à Atlanta pour occuper un poste qui s’offre à elle. En effet, Phoebe a grandi et étudié en France et ne peut comprendre la ségrégation et le refus de l’autre. Choc de culture, choc de tempéraments… Jason devra au préalable accepter de comprendre ce qui fait l’essence même de Phoebe pour pouvoir la reconquérir et la persuader qu’un avenir commun est envisageable. Boss Lady !

Cheyenne, ou la force de l’engagement
L’héroïne de mon nouveau roman, qui est un spin-off de Tell Me You Love Me, est une artiste engagée qui n’a pas peur d’affronter la violence de certains pour chanter ses idées. Dans un pays où l’on a célébré, il y a quelques mois, le triste anniversaire de la fusillade de Las Vegas, cela peut être dangereux…
Cheyenne est un personnage très cher à mon cœur : contrairement à mes deux précédentes héroïnes, c’est une fille beaucoup moins sophistiquée. Elle n’a pas eu la chance de suivre de grandes études et elle fait très Américaine moyenne. Si ce n’est qu’elle cache une force de caractère extraordinaire, tant devant son public que face à Creed, ce garçon étonnant qu’elle va rencontrer au moment où elle s’y attendait le moins. Il me tarde vraiment de vous la présenter !

Un peu de poésie pour célébrer les filles !
En ce 8 mars, je ne voudrais pas vous quitter sans avoir partagé avec vous ces quelques vers célèbres de Louis Aragon, qui me semblent résumer à merveille ce que la Romance a de mieux à offrir : une vision harmonieuse et pacifiée des relations hommes – femmes. Enjoy !

« L’avenir de l’homme est la femme
Elle est la couleur de son âme
Elle est sa rumeur et son bruit
Et sans elle il n’est qu’un blasphème »

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